100 ans après sa disparition, le bureau d'Edmond van Eetvelde est reconstitué

Lundi 07 juillet 2025

©Cabinet Ans Persoons

Ans Persoons, Secrétaire d’État bruxelloise à l’Urbanisme et au Patrimoine, et Sarah Lagrillière, Directrice générale adjointe d'urban.brussels annoncent la reconstitution du bureau d’Edmond van Eetvelde, pièce maîtresse d’un ensemble Art nouveau conçu par Victor Horta à l'Hôtel van Eetvelde. Après un siècle d'absence, ce bureau retrouve sa configuration historique de 1900 grâce à un prêt exceptionnel d'un collectionneur privé, l'acquisition d'une statue et enfin une collaboration entre institutions bruxelloises. Ce projet illustre de manière exemplaire les ambitions patrimoniales de la Région bruxelloise, qui a hérité de la compétence en matière de patrimoine culturel mobilier et immatériel en 2014, à la suite de la sixième réforme de l’État.

“ La reconstitution du bureau d'Edmond van Eetvelde, un siècle après sa disparition, nous révèle à nouveau que l’Art Nouveau est un art total. L’Architecture et le mobilier ne font qu’un. Ce projet, fruit de collaborations entre institutions publiques et privés, montre l’importance de préserver et valoriser notre patrimoine exceptionnel. Meubles, objets et détails restaurés participent activement à la compréhension de notre passé collectif et permettent de redonner vie à notre histoire." déclare Ans Persoons, Secretaire d’Etat a l’Urbanisme et au Patrimoine.

Une reconstitution sur base de photos historiques

En juillet 2022, la Région bruxelloise est devenue propriétaire de l’immeuble situé avenue Palmerston 2 à 1000 Bruxelles. Il s’agit de l’ « extension » de l’Hôtel van Eetvelde, construit en 1899 et inscrit sur la liste du Patrimoine mondial par l’UNESCO.

Parmi les espaces les plus emblématiques de cette propriété régionale figure le bureau d’apparat d’Edmond van Eetvelde, l’un des ensembles meublés les mieux conservés de l’œuvre de Victor Horta. Depuis 2023, dans le cadre de l'Année Art Nouveau, la Région bruxelloise via urban.brussels a cœur de mettre en valeur ce chef-d’oeuvre et de le reconstituer dans sa situation de 1900.

Grâce à plusieurs photographies historiques (voir ci-dessous), ce travail de reconstitution a ainsi pu être réalisé de manière progressive.

Les boiseries exotiques, les lambris, la cheminée en marbre rose et bronze doré sont encore en place tels qu'ils l'étaient en 1900. La scénographie actuelle intègre également des éléments évocateurs : une reproduction d’un tableau représentant Germaine van Eetvelde, des bibliothèques regarnies de livres anciens, des vases chinois, une chouette naturalisée, et une reproduction d’une soierie chinoise aujourd’hui conservée (en mauvais état) au Musée Horta. Les meubles présents ont tous été restaurés par les artisans Christian Copet, Olivier Delroise et Xavier De Vuyst et des recherches approfondies ont été menées par l’IRPA pour étudier la tapisserie d’origine en vue d’une éventuelle reconstitution.

Des objets remarquables signés Victor Horta et Victor Rousseau

Aujourd’hui une nouvelle étape importante dans la reconstitution de ce patrimoine majeur a été franchie :

  1. Le bureau d’origine revient à sa place : Après un siècle d’absence, le bureau personnel d’Edmond van Eetvelde, réalisé sur mesure par Victor Horta, a été retrouvé grâce au collectionneur néerlandais Frédérik Erens. Ce dernier a généreusement proposé de le prêter à la Région pour un minimum de cinq ans. L’harmonie du meuble avec les boiseries murales d’origine est saisissante. Ce retour symbolique marque un jalon dans la redécouverte de ce patrimoine mobilier majeur.
  2. Un bronze signé Victor Rousseau retrouve sa place d’origine : ​
    Grâce à la vigilance du conservateur de la Maison Hannon, un exemplaire de la sculpture intitulée « Le Liseur » ou « La Méditation » de Victor Rousseau, visible sur les photographies de 1900, a été repéré dans une vente publique à Berlin. Acquis par Patrimoine & Culture pour urban.brussels, l’objet a été nettoyé, repatiné par le restaurateur Philippe Wauters et doté d’un nouveau socle en marbre. Il a depuis retrouvé sa place sur le bureau.
  3. Un prêt exceptionnel du Musée Horta pour un week-end de reconstitution totale : Enfin, à l’occasion d’une séance photo prévue en vue d’une publication, les instruments à feu en laiton doré dessinés par Horta, habituellement conservés au Musée Horta, seront temporairement replacés devant la cheminée monumentale du bureau, pour la première fois depuis des décénnies.

L’Hôtel van Eetvelde : un trésor Art Nouveau au cœur de Bruxelles

Verrières monumentales, vitraux colorés, courbes en fer forgés, boiseries sculptées, balcons arrondis, détails floraux, ... tous ces éléments qui incarnent l'architecture Art nouveau se retrouvent à profusion au sein de l'Hôtel van Eetvelde. Devenu un incontournable "must visit" parmi les édifices Art nouveau de la capitale, nombreux sont toutefois surpris de découvrir que l'Art nouveau, né à Bruxelles du génie de Victor Horta, est un art total où architecture et mobilier ne font qu'un.

Depuis l’acquisition du Bureau van Eetvelde, Urban.brussels et Patrimoine & Culture œuvrent à l’ouverture au public de ce patrimoine exceptionnel. Ce travail s’est concrétisé notamment à travers le Lab-An, un espace d’interprétation dédié à l’Art nouveau à Bruxelles. Installé dans le bureau van Eetvelde, le Lab-An accueille les visiteurs tout au long de l’année, et leur propose des clés de lecture sur les caractéristiques de l’Art nouveau bruxellois, sur l’histoire architecturale du site, ainsi que sur le rôle historique de son commanditaire, Edmond van Eetvelde, acteur central de l’administration coloniale belge. Le bâtiment devient ainsi à la fois un lieu de visite, de compréhension historique et de dialogue critique sur le patrimoine.

"Urban se réjouit de ces découvertes et de ces partenariats, qui mettent en valeur un patrimoine culturel mobilier remarquable. Ils contribuent à la mise en œuvre des nouvelles compétences culturelles dont la Région a hérité en 2014 que sont la politique muséale et le patrimoine mobilier", déclare Sarah Lagrillière, Directrice Générale adjointe d'urban.brussels

Une politique patrimoniale active malgré des moyens limités

Ce projet de reconstitution de biens mobiliers s’inscrit pleinement dans la mise en œuvre des nouvelles politiques culturelles assumées par la Région bruxelloise (musées, patrimoine culturel mobilier et immatériel). La Région bruxelloise a en effet acquis cette compétence en 2014 suite à la Sixième réforme de l’Etat.

Concrètement, la Région développe une politique active articulée autour de plusieurs axes :

  • la documentation et la diffusion via l’inventaire en ligne accessible sur collections.heritage.brussels;
  • la conservation des biens et collections régionales dans les dépôts régionaux et leur valorisation au grand public (façade Aubecq, collections archéologiquess, la collection Gillion-Crowet dont la Région est devenue propriétaire par dation et qui est actuellement gérée par les MRBAB constituée de 180 oeuvres Art nouveau variées, essentiellement de l’école de Nancy, allant de la peinture au mobilier, en passant par la sculpture ou la verrerie. La collection comprend des noms illustres tels que Khnopff, Gallé, Mucha, Daum, Lalique, Majorelle, Delville ou encore Mellery...).
  • une politique d’acquisition ponctuelle d’œuvres remarquables, essentiellement contemporaines ;
  • et enfin, la mise en valeur à travers des partenariats et des prêts, tant avec des institutions publiques qu’avec des collectionneurs privés.

Dans le cadre du déploiement de ces politiques, la Région s’est ainsi dotée d’outils d’inventaire (https://collections.heritage.brussels/), qu’elle met à disposition des institutions qui le souhaitent. A ce jour le site public de l’inventaire du patrimoine culturel mobilier en Région bruxelloise compte plus de 25 700 objets illustrés et identifiés (sur 66 600 objets répertoriés dans la base de gestion non-publique) et illustre 90 institutions en ligne (collections religieuses, muséales, communales, régionales œuvres dans l’espace public, etc..).

La Région bruxelloise pourra par ailleurs prochainement classer certains objets de son patrimoine culturel comme "trésors" afin d’en assurer une protection renforcée et d’accompagner les institutions dans leur conservation. 

Faute de budgets spécifiquement affectés, cette politique de valorisation du patrimoine mobilier et immatériel repose principalement sur des reconnaissances, partenariats, des prêts et des collaborations et de ponctuelles acquisitions.

L’exemple de reconstitution du bureau van Eetvelde montre toutefois combien ces synergies sont porteuses de sens et d’impact : elles permettent de faire revivre des fragments oubliés de notre patrimoine commun.

Alessio Papagni

Porte-Parole, Cabinet Secrétaire d'Etat bruxelloise Ans Persoons

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À propos de Ans Persoons

Secrétaire d'Etat à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'incendie et l'aide médicale urgente

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