270 logements créés dans la rue Neuve en 10 ans
Ces dernières années, la Ville de Bruxelles a déployé des efforts considérables pour lutter contre l'inoccupation des commerces et convertir les étages vides en logements. Avec succès, puisque rien que la rue Neuve compte 270 nouveaux logements créés ces dix dernières années. La Ville octroie des primes aux propriétaires qui créent un accès séparé à côté de leur commerce, une intervention nécessaire pour rendre les étages habitables.
Ans Persoons, Échevine de l’Urbanisme (one.brussels-Vooruit): « Notre lutte contre l'inoccupation au-dessus des commerces porte ses fruits : au cours des dix dernières années, nous avons délivré pas moins de 270 permis pour la création d'appartements au-dessus des commerces, rien que dans la rue Neuve. Nous ne pouvons simplement pas nous permettre de laisser ces étages vides : notre population augmente et le logement abordable est un défi majeur pour de plus en plus d’habitant·e·s. Cette année encore, les propriétaires peuvent demander une prime à la Ville de Bruxelles pour créer un accès séparé : nous espérons ainsi augmenter encore l'offre de logements dans le centre-ville. »
Un peu d’histoire
Les étages vides au-dessus des commerces a pris historiquement de plus en plus d’ampleur. Dans le passé, les commerçant·e·s étaient souvent propriétaires de l'ensemble du bâtiment et vivaient eux-mêmes au-dessus de leur magasin. Un accès séparé pour l’habitat n'était donc pas indispensable à l'époque. Dans les années 1950, avec la construction de la Jonction Nord-Midi, beaucoup d’habitant·e·s ont quitté le centre-ville. L’activité commerciale a également évolué : de la vente de produits artisanaux vers la vente de produits standardisés. Les commerçant·e·s n'habitent alors plus au-dessus de leur commerce. Les étages des bâtiments se vident et sont transformés en lieu de stockage ou de bureaux. Dans certains cas, les propriétaires ont également choisi de supprimer l'entrée séparée pour bénéficier d'un espace de vente et d’une vitrine supplémentaire. Cette intervention a souvent été utilisée dans la rue Neuve. Par conséquent, jusqu'à il y a quelques années, on trouvait presque exclusivement des magasins avec des étages vides.
Pourquoi la Ville de Bruxelles lutte-t-elle contre l’inoccupation ?
Dans un contexte démographique de plus en plus dense en centre urbain, le potentiel de créer du logement aux étages des commerces est énorme. De plus, le fait de vivre au-dessus de ceux-ci contribue à l'habitabilité des quartiers commerciaux. Ensuite, le caractère monofonctionnel d’une artère commerçante comme la rue Neuve engendre très peu de contrôle social le soir et augmente le sentiment d’insécurité et d’abandon lorsque l’on s’y aventure après les heures de fermeture des commerces. Recréer du logement dans ces artères, c’est y ramener de la vie, du lien social et favoriser la mixité urbaine. Cela démontre aussi une volonté d’entretenir et valoriser le patrimoine tout en l’adaptant aux différentes fonctions urbaines.
Le Bourgmestre Philippe Close ajoute : « Avec de plus en plus d’habitant·e·s. pour la Ville de Bruxelles, l’offre en logement doit pouvoir suivre. Cette prime a pour but de faire en sorte que les étages qui pour l’instant sont inoccupés puissent être proposés comme logements aux Bruxellois·e·s. Cela ne va pas uniquement améliorer notre offre, mais également renforcer la sécurité dans certaines rues qui sont actuellement parfois désertes la nuit. »
Quels sont les moyens déployés par la Ville ?
- L’outil dissuasif : la taxe. Elle porte sur les immeubles inoccupés, à l’abandon ou négligés. Les montants sont proportionnels à la surface du bâtiment et sont perçus progressivement.
- L’outil incitatif : la prime. Afin d’encourager les propriétaires et commerçant·e·s à rénover les étages de leur commerce, la Ville de Bruxelles octroie chaque année une prime pour la création d’un accès séparé allant jusqu’à 15.000 euros par demande.
La taxe sur les logements vides s’avère être un outil très efficace pour lutter contre l’inoccupation ou la négligence des biens. Mais, dans le cas des étages vides au-dessus des commerces, nous constatons que ce n’est pas toujours un problème de mauvaise volonté mais de moyens financiers ou de savoir-faire. L'ampleur et le coût des travaux à réaliser dissuadent les propriétaires ou les commerçant·e·s. Soit ils n'effectuent pas les travaux, soit ils recouvrent les coûts par des loyers excessifs.
Ans Persoons : « Avec cette prime, nous voulons convaincre les propriétaires dubitatifs et les guider correctement afin que le projet soit également qualitatif en termes d’architecture et de patrimoine. »
Quelques exemples
Car chaque type d’intervention est spécifique au bien et est soumis à permis d’urbanisme, l’administration de la Ville de Bruxelles accompagne chaque demande afin que la création de l’accès séparé s’intègre harmonieusement au bâtiment.
Dans certains cas, la création de l’accès séparé en façade à rue est rendue possible, comme par exemple dans la rue du Marché aux Herbes, 36.
Dans d’autre cas, un accès séparé en façade à rue n’est pas possible. D'autres options sont alors envisagées, comme une entrée par la rue latérale ou par la cour, comme c’est le cas de la maison située rue Marché aux Herbes 60-62. La façade arrière a été transformée au niveau du rez-de-chaussée, et la maison a fait l’objet d’une rénovation complète avec la création d’une entrée par l’impasse Sainte-Pétronille.
Accès à la prime : Pour plus de renseignement, se rendre sur le site de la Ville de Bruxelles : https://www.bruxelles.be/prime-acces-separe
