La Gare du Nord à Bruxelles reconnue comme patrimoine remarquable de la Région bruxelloise.

Véritable repère dans le paysage urbain bruxellois, la Gare du Nord vient d’être inscrite sur la Liste de Sauvegarde du patrimoine régional par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, sur proposition de la Secrétaire d’État bruxelloise à l’Urbanisme et au Patrimoine, Ans Persoons. Cette décision reconnaît désormais pleinement la valeur patrimoniale de cette gare ferroviaire restée trop longtemps dissimulée dans l’ombre du bâtiment CCN. Elle garantit enfin la protection et la préservation des éléments historiques remarquables de cet édifice emblématique du modernisme bruxellois pour les générations futures.

« La Gare du Nord n’est pas seulement un lieu de passage ou un simple bâtiment fonctionnel : c’est l’une des principales portes d’entrée de Bruxelles et un repère urbain dans le paysage de notre capitale. Reconnaître, protéger et valoriser ce patrimoine ferroviaire, c’est dès lors affirmer l’identité de notre ville et veiller à la préservation de son architecture moderniste typique de l’après-guerre pour les générations futures. Cette protection patrimoniale s'inscrit aussi dans la volonté de la Région de revaloriser cette gare dans le cadre de la transformation en cours du Quartier Nord en un véritable lieu de vie. » déclare Ans Persoons, Secrétaire d’État bruxelloise à l’Urbanisme et au Patrimoine.

©Cabinet Ans Persoons

©Cabinet Ans Persoons©Cabinet Ans Persoons

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Préservation du patrimoine et infrastructures modernes

La décision du Gouvernement bruxelloise d’inscrire sur la liste de sauvegarde comme monument certaines parties de la Gare du Nord sise rue du Progrès à Schaerbeek fait suite à une demande de classement de l’ensemble du site introduite par l’asbl BRAL le 14 décembre 2022.

Après un avis favorable rendu par la Commission royale des Monuments et Sites (CRMS) le 1er février 2023, le Gouvernement bruxellois a décidé, le 22 juin 2023, d’entamer la procédure d’inscription sur la Liste de Sauvegarde pour plusieurs éléments remarquables du bâtiment (1938–1956) :

Pour rappel, l’inscription sur la Liste de Sauvegarde constitue l’une des 2 mesures de protection légales et permanentes prévues dans le CoBat qui vise à reconnaître, préserver et protéger les éléments patrimoniaux, historiques et architecturalux d’un site, tout en garantissant la possibilité pour le propriétaire, dans ce cas la SNCB, d’en assurer une adaptation respectueuse aux usages contemporains et confort des voyageurs.

Cette inscription de la Gare du Nord s’inscrit par ailleurs dans la continuité des protections accordées à d’autres gares bruxelloises d’importance, telles que la Gare Centrale (inscrite le 16 mars 1995) et la Halte Congrès (inscrite le 13 avril 1995).

Vue de la façade ouest de la gare du Nord à la fin des années 1950, (© coll. SNCB-Train World Heritage)Vue de la nouvelle gare du Nord depuis l’ancienne, en cours de démolition, (© coll. SNCB-Train World Heritage)

Vue de la gare du Nord en construction en 1950 , (© Coll. SNCB)Vue aérienne du quartier Nord en 1982 avec, à l’avant-plan, la gare du Nord, (© Min. TP, n° 129194, Régie des Bâtiments)

La Gare du Nord, témoin du modernisme bruxellois d’après-guerre

La première Gare du Nord se trouvait autrefois sur l’actuelle place Rogier. Conçue comme une gare terminus, elle s’est rapidement révélée insuffisante face à l’augmentation du trafic ferroviaire. Désaffectée au profit d’une nouvelle infrastructure — cette fois conçue comme gare de passage — elle fut démolie en 1956.

L’actuelle Gare du Nord fut ainsi implantée plus au nord, surélevée pour s’intégrer à la Jonction Nord-Midi visant à relier via le centre-ville la Gare du Nord à la Gare du Midi.

Édifiée entre 1938 et 1956, la Gare du Nord est l’œuvre des architectes Paul et Jacques Saintenoy et Jean Hendrickx-Van den Bosch. Située sur le territoire de Schaerbeek, elle s’étend entre la rue du Progrès et la rue d’Aerschot. Elle est partiellement intégrée au Centre de Communication Nord (CCN), complexe construit entre 1974 et 1982, puis rehaussé dans les années 1990. Ces transformations successives témoignent de l’évolution du quartier Nord, aujourd’hui véritable pôle administratif et d’affaires au cœur de la capitale qui connait ces dernières années un véritable renouveau.

Le style architectural de la Gare du Nord s’inspire des codes de l’architecture classique qui dominaient l’architecture publique à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Par ses volumes cubiques, sa symétrie rigoureuse et le rythme vertical de ses façades, le bâtiment impose une présence monumentale et équilibrée. Il constitue un exemple remarquable du modernisme classicisant, typique des grands édifices publics belges de l’entre-deux-guerres et de l’immédiat après-guerre.

En Belgique, l’architecture monumentale classicisante marque profondément les bâtiments publics et les immeubles de bureaux des années 1930 à 1950. À Bruxelles, ce style s’illustre à travers plusieurs réalisations emblématiques telles que le Palais des Expositions du Heysel, et tout au long de la jonction Nord-Midi : la Galerie Ravenstein, la Banque Nationale, le Mont des Arts, la Bibliothèque royale, ainsi que les gares Centrale et du Nord.

Le Quartier Nord en pleine métamorphose

Bruxelles nourrit de grandes ambitions pour le Quartier Nord. Initiée par Pascal Smet et poursuivie aujourd’hui par la Secrétaire d’État Ans Persoons, cette vision vise à transformer le quartier en un espace urbain vivant, verdurisé et multifonctionnel.

L’inscription de la Gare du Nord sur la Liste de Sauvegarde marque une étape symbolique de cette métamorphose. Le Gouvernement bruxellois reconnaît désormais pleinement la valeur patrimoniale et architecturale de cet édifice emblématique et réaffirme sa volonté d’en faire un point central du redéveloppement du quartier.

Le futur Quartier Nord s’articulera autour de cinq axes :