La modernisation des ascenseurs historiques prend forme grâce à de nouvelles lignes directrices
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Bonne nouvelle pour les propriétaires d'immeubles dotés d'ascenseurs historiques. Ils disposent de nouvelles solutions élaborées par des groupes de travail et des stakeholders, annoncent conjointement la secrétaire d'Etat bruxelloise Ans Persoons et le vice-premier ministre fédéral et ministre de l'Economie et de l'Emploi Pierre-Yves Dermagne. Les mesures servent de base à la modernisation et à la survie des ascenseurs historiques.
Les groupes de travail, composés de plusieurs départements du gouvernement fédéral, de services de contrôle technique externes, de l'industrie et d'agences régionales du patrimoine, ont examiné des règles alternatives au cours de l'année écoulée.
En effet, à l'initiative du ministre Pierre-Yves Dermagne et de l'ancien secrétaire d'État Pascal Smet, le délai imposé pour la modernisation des ascenseurs à valeur historique a été prolongé de cinq ans. Une nouvelle catégorie d'ascenseurs historiques" a été incluse dans l'arrêté royal modifié, donnant aux propriétaires d'ascenseurs historiques en région bruxelloise, en Flandre et en Wallonie un délai jusqu'à la fin de 2027 pour effectuer les modifications nécessaires.
"Grâce aux groupes de travail, nous assurons la préservation des ascenseurs et de leur grandeur. Cela montre que nous avançons lorsque nous rassemblons tout le monde autour de la table. Mon prédécesseur Pascal Smet a lancé avec succès le combat pour la préservation de ces ascenseurs avec le ministre Pierre-Yves Dermagne. Entre-temps, la Région bruxelloise a déjà accordé près de 400 certificats à des ascenseurs historiques. Nous continuons à chérir et à protéger ce patrimoine remarquable", a déclaré Ans Persoons.
"Vu l’objet très particulier, le report décidé s’est avéré nécessaire pour dégager des solutions appropriées qui concilient les règles strictes de sécurité avec les contraintes patrimoniales. Sans cela, nos ascenseurs historiques étaient voués à disparaître ou devaient être entièrement reconvertis. Grâce aux nouvelles directives, nous préserverons ce beau patrimoine pour les générations futures. Ce dossier montre ainsi que des réponses adaptées et équilibrées sont possibles lorsqu’existe une volonté de concertation et de coopération", déclare Pierre-Yves Dermagne.
Préserver le caractère, augmenter la sécurité
Pour faciliter cette modernisation des ascenseurs les plus anciens, plusieurs groupes de travail ont été mis en place avec les intéressés. Ensemble, ils ont cherché et trouvé des solutions aux principaux problèmes liés à la modernisation. Les nouvelles lignes directrices proposées constituent un assouplissement des lignes directrices existantes, afin de préserver le caractère précieux et historique des ascenseurs tout en renforçant suffisamment la sécurité.
À la suite des récentes réunions du groupe de travail, des solutions consensuelles ont été proposées pour les problèmes spécifiques des ascenseurs de valeur historique dotés de gaines ouvertes ou de portes pliantes. En effet, ces solutions ne sont pas conformes aux dispositions de l'annexe I, point 2° e) et f) de l'arrêté royal relatif à la sécurité des ascenseurs du 9 mars 2023, qui stipule qu'après une modernisation obligatoire, les parties mobiles de l'ascenseur ne doivent pas pouvoir être touchées.
Qu'est-ce qui change concrètement ?
Pour les ascenseurs à valeur historique dotés d'une gaine ouverte, la nouvelle directive prévoit un blindage de la gaine à l'avant de l'ascenseur jusqu'à une hauteur de 2,5 mètres, et sur les côtés et à l'arrière jusqu'à une hauteur de 1,8 mètre. L'ancienne directive imposait un blindage de 3,5 mètres à l'avant et de 2,5 mètres sur les côtés et à l'arrière, respectivement. Le groupe de travail estime qu'un blindage physique jusqu'à 1,8 mètre permet d'éviter la plupart des risques de contact avec une partie mobile de l'ascenseur.
Si cela n'est pas possible, le propriétaire de l'ascenseur peut opter pour un système électronique qui garantit que la distance d'arrêt de l'ascenseur après la détection d'un objet dans la zone dangereuse est de 15 cm au maximum. Si nécessaire, la vitesse maximale de l'ascenseur est ajustée pour atteindre cette distance d'arrêt.
Dans le cas d'un ascenseur à gaine ouverte, les ouvertures dans le blindage sont également ajustées et réduites. Pour les ascenseurs historiques, les protections sont généralement constituées d'un grillage.
Pour les ascenseurs à valeur historique dotés de portes pliantes, les nouvelles lignes directrices abordent le risque de coincement entre les portes, en particulier pour une personne de petite taille, souvent jeune et peu consciente des risques. Si la distance entre les portes de la cabine est supérieure à 12 cm, il est préférable de mettre en place un système physique qui rend impossible le coincement d'une personne entre les deux portes. Ce système peut prendre la forme d'une plaque qui se relève lorsque les deux portes sont fermées.
Si l'installation d'un tel système n'est pas physiquement possible, ou si le propriétaire préfère garder la porte avec des ouvertures, un système électronique peut être installé pour empêcher le coincement. Pour la porte de la cage, ce système est de préférence installé à l'intérieur de la cage. En cas d'impossibilité, il sera placé à l'extérieur de la cage. Pour la porte palière, ce système est de préférence installé à chaque étage devant la porte palière. La distance d'arrêt maximale pour ces systèmes est également de 15 cm, comme pour les systèmes installés dans les gaines ouvertes.
Alessio Papagni
Laurens Teerlinck