Le Gouvernement délivre le permis d'urbanisme pour le réaménagement qualitatif de la place de la Liberté en préservant les arbres existant.
Ans Persoons, Secrétaire d'État bruxelloise à l'Urbanisme et au Patrimoine, annoncé que le Gouvernement bruxellois a décidé de délivrer le permis pour le réaménagement de la place de la Liberté, site classé. Les arbres, dont la CRMS demandait l'abattage, seront finalement préservés, et il y aura en outre plus d’espace pour les cyclistes et piétons. La Ville de Bruxelles et l’Echevine compétente, Anaïs Maes, obtiennent ainsi gain de cause après un recours introduit contre l'avis défavorable de la Commission Royale des Monuments et des Sites (CRMS) et le refus de permis d'urban.brussels qui s'en est suivi. Aujourd'hui, suite à la décision du Gouvernement bruxellois, le réaménagement de la place de La Liberté projeté par la Ville de Bruxelles peut dès lors se concrétiser.
« Je comprends parfaitement que ma successeure à la Ville de Bruxelles, Anaïs Maes, ait déposé un recours contre le premier refus d'Urban. Combiner la conservation du patrimoine avec les besoins urbains contemporains tels que l'accessibilité et la végétalisation est un enjeu important. Les arbres de la place de la Liberté sont aujourd'hui un élément spécifique de la place qui lui donne du caractère et qui créent une valeur ajoutée indéniable. Ils offrent fraicheur, de la beauté et contribuent à la résilience de ce quartier. Ils font partie intégrante du paysage de la place et sont tout aussi importants que les façades historiques qui lui donne son cachet. Grâce à ce permis, la place redeviendra accessible à tous, et les arbres pourront continuer à fleurir à l'avenir.», déclare Ans Persoons, Secrétaire d'État bruxelloise à l'Urbanisme et au Patrimoine.
« Le réaménagement de la place est indispensable. Les racines des arbres soulèvent les pavés, ce qui rend la place impraticable. Mais ces mêmes arbres donnent à la place son identité et son caractère. Impossible pour nous de concevoir un projet sans ces arbres. La décision du gouvernement bruxellois est donc un grand soulagement et un signal fort : la conservation du patrimoine peut et doit aller de pair avec la végétalisation. Avec notre projet, nous poursuivons la verdurisation de cette place et ses environs et à la rendre plus accessible pour les cyclistes, les piétons et les personnes à mobilité réduite. Nous revalorisons ainsi à la fois le patrimoine urbain et continuons à construire une ville résilience et apaisée pour tous les Bruxellois.es. », précise Anaïs Maes, Échevine de l'Urbanisme et de l'Espace public à la Ville de Bruxelles.
Trottoirs et voirie de plain-pied
En tant qu'ancienne Échevine à la Ville de Bruxelles, où elle a initié le projet, la Secrétaire d'État bruxelloise Ans Persoons a soumis au Gouvernement une proposition conforme au projet original, en préservant les arbres autant que possible.
Le projet de réaménagement finalement approuvé aujourd'hui, pour lequel un permis a été délivré par le Gouvernement bruxellois, préserve les arbres présents sur la place. Ils font en effet partie intégrante de la place, améliorent la qualité de l'environnement et apportent une fraîcheur bienvenue pendant les journées les plus chaudes. L'ensemble de l'espace vert autour de la statue du Général Pontey-Nauer sera réaménagé et les clôtures ornementales d'origine seront soigneusement restaurées et remises en place. La perméabilité du sol de la place sera également améliorée.
L'accessibilité de la place sera optimisée grâce à la réfection des trottoirs et la mise au niveau de la chaussée. La pierre bleue sera utilisée sur les talus autour de la zone verte. Cela en fera un lieu de rencontre privilégié et profitera également aux terrasses horeca.
De nouveaux aulnes noirs indigènes seront plantés dans la rue du Congrès pour assurer une continuité visuelle avec la place. Une place de parking sera également supprimée sur la place du Congrès pour permettre l'installation d’arceaux à vélo supplémentaires.
Avis contraignant et non-contraignant
En 1978, la Ville de Bruxelles a décidé de planter des arbres sur la place. Dans les années qui ont suivi, et faute de place pour pousser, les racines des arbres ont soulevé les pavés, réduisant l'accessibilité et le confort de la place.
La Ville de Bruxelles a donc introduit une demande de permis pour le réaménagement de la place de la Liberté fin 2022, mais celle-ci a été refusée par l'administration régionale urban.brussels. La place de la Liberté, de style néoclassique, est en effet classée depuis 1983. Ce qui signifie que la CRMS doit rendre un avis contraignant dans le cadre de la procédure de permis dont Urban ne peut s'écarter.
Cet avis était défavorable, car un aménagement de plain-pied et la préservation des arbres obstruaient la vue sur les façades historiques de la place. Selon la CRMS, les arbres actuels sont incompatibles avec la valorisation du patrimoine de la place et devraient donc être abattus. Cette option n'a pas été retenue par la Ville de Bruxelles, qui a donc introduit un recours auprès du Gouvernement bruxellois.
Après l'introduction du recours, le Collège d'urbanisme de la Région a organisé une audition en présence de la Ville de Bruxelles et d'un fonctionnaire délégué. Le Collège d'urbanisme a ensuite rendu un avis. Cet avis est indicatif et n'est donc pas contraignant.
L'avis a enfin été transmis au Gouvernement bruxellois, qui a pris la décision finale de délivrer le permis. Pour rappel, le Gouvernement est l'unique autorité compétente en matière de recours. Il peut, au regard de différents enjeux et d'interêts, décider de s'écarter de l'avis de la CRMS, ou de l'avis du Collège d'urbanisme.