Le parc Sidi Boughaba, au Maroc, provisoirement rebaptisé Forêt de Soignes: « L’injustice climatique est visible partout »
Après le parc de Tour & Taxis à Bruxelles, c’est au tour du parc marocain de changer de nom dans le contexte de la crise climatique.
Les promeneurs du parc Sidi Boughaba dans la ville marocaine de Kénitra se sont subitement retrouvés en pleine Forêt de Soignes ce jeudi. À l'initiative de la Secrétaire d'État bruxelloise aux Relations internationales Ans Persoons et de 11.11.11, et en collaboration avec les acteurs locaux, Sidi Boughaba a temporairement et symboliquement changé de nom. Il témoigne de la solidarité entre le Maroc et la Belgique dans la lutte commune contre la crise climatique.
« L'injustice climatique est visible partout ici au Maroc. La réserve naturelle de Sidi Boughaba est un refuge important pour les Marocains en période de forte chaleur et de sécheresse. Comme à Bruxelles, les arbres et les parcs contribuent à la fraîcheur nécessaire. Malheureusement, et c'est l'une des conséquence les plus dramatiques, les effets de la crise climatique touchent surtout les personnes qui en sont le moins responsables… », constate la Secrétaire d'État bruxelloise Ans Persoons.
« Partout dans le monde, des personnes sont victimes d’une crise climatique dont elles ne sont en grande partie pas responsables. Ce sont des pays comme le Maroc qui sont en première ligne. Et ce, alors que ces pays ont souvent moins d'argent pour s'adapter au changement climatique. Heureusement, des militants courageux du monde entier collaborent avec les gouvernements pour trouver des solutions. Cette lutte commune nous relie au-delà des frontières nationales », souligne Els Hertogen, directrice de 11.11.11.
« Pour le futur du parc il y’a toujours des grands risques comme la sècheresse ou le manque d’eau. On doit vraiment essayer de se focaliser sur les Nouvelles technologies pour voir comment on peut préserver la nappe phréatique et la biodiversité. En même temps on doit préserver les ressources naturelles. Le futur du parc dépend de la mobilisation, de la sensibilisation et le travail des sociétés civiles avec les gestionnaires et le gouvernement local. En même temps on doit préserver les ressources naturelles », indique Saad Uakkas, président du Réseau Africain des Jeunes et Climat.
Il y a quelques mois, en novembre 2023, la Secrétaire d'État Ans Persoons se trouvait déjà dans le parc de Sidi Boughaba, qui se trouvait alors à Bruxelles. Lors de la campagne d'automne de l’organisation coupole de la solidarité internationale 11.11.11, plusieurs espaces verts de Flandre et de Bruxelles ont été rebaptisés afin d'attirer l'attention sur l'impact du changement climatique. Le parc de Tour & Taxis de Bruxelles a parmi d'autres changé de nom pour devenir le parc Sidi Boughaba, la plage de Bredene s'est soudainement appelée plage Wanyan, et des villes comme Vilvorde et Louvain ont accueilli les parcs Virunga et Palawan, respectivement. Le Maroc, la Micronésie, le Congo ou les Philippines se sont retrouvés temporairement dans notre pays.
Étés chauds et secs
Cette action fera l'objet d'un suivi lors de la mission économique de quatre jours de la Secrétaire d'État Ans Persoons au Maroc. Les autorités locales de la région de Rabat-Salé-Kénitra constatent depuis longtemps les effets de la crise climatique. En signe de solidarité internationale, le parc Sidi Boughaba sera baptisé Forêt de Soignes jeudi. Car le poumon vert qui relie Bruxelles à la Flandre et à la Wallonie subit lui aussi les effets du changement climatique. En effet, les étés chauds et secs fragilisent les arbres de la forêt de Soignes face à leurs ennemis naturels, il faut donc les abattre plus rapidement.
Une protection naturelle
Le problème se pose également dans le parc marocain où une zone naturelle de marais d'eau douce est de plus en plus menacée par des températures imprévisibles, une sécheresse persistante et une pénurie d'eau. L'activité humaine et la baisse du niveau de l'eau exercent clairement une pression sur la survie des plantes et des animaux. La réserve est aujourd'hui menacée de disparition, et avec elle une protection naturelle face aux inondations, aux chaleurs extrêmes et à la sécheresse.
